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En 2006, avec la création de Facebook et son ouverture au grand public, la conception de l’amitié a opéré un virage à 180°, bousculant les codes de l’intimité et du partage, ouvrant des possibilités infinies sur la connaissance « virtuelle » des autres, aux quatre coins du monde, mais permettant aussi de retrouver des amis d’enfance perdus de vue et des connaissances oubliées juste en tapant leur nom dans le moteur de recherche ! Purement magique.

Désormais l’amitié tient en un clic, pour valider une invitation à devenir ami ou en lancer une vers autrui. Ainsi le plus timide des êtres peut se vanter aujourd’hui d’afficher des listes « d’amis » records, dont il connaît peut-être très peu le mode de vie, mais qui alimentent son palmarès en le réconfortant sur sa sociabilité. Mais qu’en est-il réellement de ces connaissances, dont on subodore le meilleur, avec lesquelles il nous semble développer une foule d’affinités, en discutant des heures sur la messagerie privée, en parcourant leurs albums photos et leur « journal » alors qu’il est fort possible, pour la plupart d’entre eux, que nous ne les rencontrions jamais ?

La relation est favorisée, car le Net fait sauter les barrières de l’intimité, invite à la confidence, protège du critère visuel, alimente le mystère et entraîne la confidence, à toute heure du jour et de la nuit auprès d’« amis » éloignés géographiquement ou la porte d’à côté ! Tout le monde pénètre dans l’univers des autres comme dans un jardin abandonné. Fini le temps des secrets et des confidences, on s’affiche sur son « mur », on se « selfie », on fait part de ses états d’âme, on se livre en pâture, et Facebook devient parfois un excellent thérapeute pour lutter contre la solitude et le mal-être.

Si, pour certains le phénomène a concouru à étendre leur réseau social, il a retranché les autres derrière leur écran, passionné par des pseudo échanges avec leurs « amis » avec lesquels ils ont développé un lien au travers de pôles d’intérêts communs. Facebook est un formidable outil, une ouverture sur les autres quel que soit leur lieu de résidence ou de villégiature, leur situation professionnelle et financière.

Le seul piège et non des moindres est qu’il faut être capable de gérer sa sociabilité par des actions et une présence véritable sur le terrain ( !) auprès de ses « amis » et ne pas se contenter de relations sur la toile, certes passionnantes, mais qui peuvent concourir à l’enfermement et au final à l’isolement. N’oubliez pas que dans la « vraie vie » vous ne faites pas la liste de vos amis et ils n’appartiennent qu’à une seule catégorie, ni restreinte, ni « d’ajouts récents », ni « d’abonnés », juste à celle du cœur. Ils sont là et bien là, en chair et en os, pour rire avec vous, prendre un café, l’apéro, danser, partir en vacances, pleurer, vous réconfortez, vous prendre dans leurs bras et vous aérer l’esprit au propre comme au figuré. Ils seront là et toujours là et un simple clic ne les liquidera pas en une seconde quand ils deviendront encombrants.

Ceci dit l’amitié n’est pas incompatible avec Facebook, bien au contraire. Le fabuleux site de Zuckerberg a permis de nouer de nouveaux liens, de développer une passion pour un domaine, de permettre aussi la proximité avec des êtres que vous n’auriez peut être jamais pu croiser et qui vous passionnent, de faire plus ample connaissance avec des « amis » validés par hasard et qui ont intégré votre joyeuse bande, vous reçoivent chez eux, vous donnent des rendez-vous et avec lesquels vous communiquez de visu.

« Facebookienne » ou réelle, quoi qu’il en soit, l’amitié se cultive au quotidien et vous épanouit auprès de personnes qui vous comprennent et vous écoutent et pour lesquels vous faites de même.

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